La petite enfance : quand nos premiers vécus façonnent nos émotions d’adulte

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31 août
2 min de lecture

As-tu remarqué qu’il est très difficile de se souvenir de ce qui s’est passé entre ta naissance et tes 3 ou 4 ans ?

Parfois, certains n’ont aucun souvenir avant 6 ans, voire même 12 ans.

Et pourtant, cette période sans mémoire consciente est une des plus importantes de toute notre vie.

Le cerveau, pour nous protéger, fait oublier cette toute petite enfance.

Mais le corps, lui, n’oublie rien.

Chaque expérience, chaque geste, chaque interaction est enregistrée comme une empreinte.

Durant ces premières années, l’enfant est totalement dépendant des adultes : parents, puéricultrices, institutrices, soignants.

C’est une période où il ne peut pas dire « oui » ou « non », mais où il ressent tout :

Le fait qu’on lui fasse des soins sans prévenir,
Qu’on le déshabille sans expliquer,
Qu’il reste seul longtemps sans contact,
Ou au contraire, qu’on lui parle, qu’on le respecte, qu’on l’enveloppe de présence.

Ces petites choses, souvent banales pour les adultes, construisent pourtant le rapport de l’enfant au monde.

Quand l’enfant apprend à « dire oui à tout »

Un bébé à qui on ne demande jamais la permission enregistre dans son corps :« On fait de moi ce qu’on veut, je n’ai pas mon mot à dire. »

En grandissant, cela peut donner un adulte qui se laisse envahir, qui dit toujours « oui » même quand il aimerait dire « non ».

À l’inverse, certains bébés réagissent fort, pleurent, crient, se rebellent.

On les qualifie alors d’« enfants difficiles », alors qu’en réalité ils tentent simplement d’exprimer :« J’ai besoin de comprendre ce qu’on me fait. J’ai besoin qu’on me parle, qu’on me respecte. »

L’impact sur nos vies d’adultes

Ces expériences précoces — même si nous n’en avons aucun souvenir conscient — continuent de vivre dans notre inconscient et dans notre corps.

Elles façonnent nos émotions, nos réactions, notre manière d’entrer en relation avec les autres.

C’est pourquoi tu peux te retrouver, adulte, dans des situations où tu dis « oui » malgré toi, ou au contraire où tu ressens une révolte incompréhensible face à une autorité.

Ces réactions viennent souvent de très loin : de ces années où tu étais totalement dépendant, sans possibilité de choisir.

Retrouver la conscience et la stabilité

Prendre conscience de cela, c’est déjà se libérer.

Observer nos émotions sans les juger, c’est reconnaître que derrière elles se cache parfois l’enfant que nous avons été.

Et c’est en devenant observateur conscient de ces mécanismes que nous pouvons peu à peu retrouver notre stabilité intérieure, non pas en effaçant le passé, mais en lui donnant une place juste.

Même sans souvenir, ton corps se souvient.

Et c’est en l’écoutant avec bienveillance que tu peux réapprendre à te sentir pleinement libre et stable.

Je suis Isabelle Lennertz, thérapeute pscho-corporelle et hypnothérapeute humaniste, et j’accompagne ces processus avec présence et bienveillance, afin que le corps et la parole puissent ensemble retrouver équilibre et harmonie.